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Alors que le journal La Tribune Dimanche a préparé un dossier spécial sur l'intelligence artificielle à l'occasion du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle organisé par la France, la philosophe Gabrielle Halpern a pris la parole, afin de partager avec les lecteurs son regard sur cette question.
"C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ». Ainsi l’être humain est-il maudit par Dieu pour avoir goûté le fruit interdit. N’est-il pas ironique que nous développions un outil – l’intelligence artificielle - qui s’attache à nous permettre de contourner précisément ces malédictions divines, en atténuant les efforts dus au travail et en allongeant la vie, par le transhumanisme ? Si l’intelligence artificielle apparaît comme un subtil moyen d’esquiver la mort et de déléguer à nos machines notre labeur, est-elle pour autant une bénédiction?", Gabrielle Halpern
"Une étude réalisée dans une école, au cours de laquelle il a été proposé aux élèves de demander de l’aide soit à l’intelligence artificielle soit à un camarade de classe, révèle que les élèves préféraient demander l’assistance de la machine. La cause ? « La machine ne va pas se moquer de moi »… A partir du moment où Chat GPT, Copilot ou DeepSeek ont plus de gentillesse que nos parents, nos voisins et nos collègues, plus de patience qu’un enseignant, plus de discernement qu’un directeur des ressources humaines, plus d’empathie qu’un médecin, plus de sollicitude qu’un ami, l’intelligence artificielle générative n’apparaît-elle pas comme un cruel miroir de nos médiocrités ? Nous, êtres humains, qui avons abandonné depuis longtemps le terrain de l’humanisme, ne sommes-nous pas terriblement hypocrites en criant aujourd’hui au grand remplacement des humains par les machines ? Plus les usages de l’intelligence artificielle se développent et plus il apparaît que nous ne lui déléguons pas simplement la sueur de nos fronts, mais aussi – faute de savoir l’assumer - notre humanité", Gabrielle Halpern
"Il faut imaginer Sisyphe heureux ! ». C’est par ces mots qu’Albert Camus conclut son essai « Le mythe de Sisyphe », où il revient sur ce vaillant homme condamné par les dieux à faire éternellement rouler jusqu’en haut d’une colline un rocher qui en redescend chaque fois avant de parvenir au sommet. Cependant, si Sisyphe déléguait sa mission à une machine, l’imaginerait-on heureux ?", Gabrielle Halpern
Pour lire la tribune en intégralité: https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/opinions/opinion-intelligence-artificielle-quels-etres-humains-voulons-nous-devenir-par-gabrielle-halpern-philosophe-1017968.html
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