« Alors que la réforme des retraites est au cœur de l’actualité, le monde du travail confronté à la cohabitation des générations semble plus que jamais un miroir de notre société, de ses habitudes, de ses angoisses, de ses préjugés, de ses angles morts et de ses fantasmes.
Il suffit de prêter une oreille attentive dans les bureaux, les open spaces et autour de la machine à café pour entendre ces refrains : les jeunes sont individualistes, désengagés, égoïstes et paresseux ; tandis qu’à l’autre bout de la chaîne, les personnes moins jeunes, - « les seniors », comme on dit, par angoisse de la vieillesse qui empêche de nommer un chat un chat -, sont inutiles, inadaptées, rigides, incapables de changement. D’un côté, trop de légèreté ; de l’autre, trop de lourdeur ; d’un côté, trop de mouvement ; de l’autre, trop d’immobilisme. La critique de la vieillesse fait écho à celle de la jeunesse ; mieux, elles se superposent. Or, une société qui ne sait faire confiance ni à sa jeunesse ni à sa vieillesse est une société perdue. C’est une société qui n’a ni passé ni futur ; ni expérience ni imagination ; ni sagesse ni enthousiasme. Si les temps de cotisation sont effectivement allongés, les entreprises et les administrations publiques vont devoir apprendre à faire travailler ensemble toutes les générations... Autour de quel socle commun pourront-elles être réunies ? (…) »
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