Le terme « identité » est devenu omniprésent. Partout, nous sentons une tentation de l’identitarisation. Si nous n’y prenons pas garde, demain, tout sera identité, tout sera revendiqué comme une identité : races, sexes, politiques, militantismes, classes sociales, communautés, religions ou encore générations, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer. Ce sera le temps des fractures et de la grande lutte des identités. Pourquoi assistons-nous à un tel phénomène ?
Cette émergence des identités est en réalité un effet collatéral, une réaction à une grande tendance de notre temps : l’hybridation du monde. Par hybride, il faut entendre ce qui est mélangé, contradictoire, hétéroclite ; en quelques mots, il s’agit de tout ce qui n’entre pas dans nos cases.
Ce processus d’hybridation accélérée touche absolument tous les domaines de notre vie. Prenez les villes : les projets de végétalisation se multiplient, les fermes urbaines, les potagers, les élevages d’animaux sur les toits des bâtiments se développent au point que la frontière entre les villes et les campagnes tend à devenir de plus en plus ténue. La case « ville » déborde, implose, explose !
Cette hybridation de la nature et de l’urbanisme se fait parallèlement à celle des produits et des services proposés par les entreprises. Si nous étions avant dans une société industrielle et que nous sommes passés à une société de services, il devient difficile aujourd’hui de distinguer les deux et ils s’hybrident dans ce que l’on pourrait appeler une société des usages ou des relations. Ces innovations par hybridation vont bouleverser les entreprises, les métiers, les secteurs, les marchés et la notion même de concurrence...
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