Extraits de l'interview de Gabrielle Halpern dans Décideurs Magazines publiée le 3 mai 2021
La crise sanitaire nous met en demeure de nous rencontrer vraiment, de nous métamorphoser au contact des autres, en apprenant à travailler ensemble autrement. Ce qui est la définition même de l’hybridation. Lors du premier confinement, nous avons ainsi réussi à affronter une pénurie en croisant, “en la personne” des masques de plongée, le secteur sanitaire et celui des loisirs. Des partenariats ont été noués entre des boulangeries et des librairies. La gare de Lyon a reproduit sur les murs de ses couloirs l’exposition de peintures danoises programmée au Petit Palais. Des supermarchés ont proposé à la vente des plats préparés par des restaurateurs... Autant d’exemples qui montrent que l’hybridation représente une stratégie de survie qui a permis et permettra à bon nombre d’entreprises de s’en sortir.
Ce qui fait peur dans la figure du centaure, c’est son imprévisibilité. Des personnes qui disposent de plusieurs identités, de plusieurs casquettes, sont moins cernables que celles qui n’en ont qu’une ou moins. Or, la raison d’être du management consiste précisément à vouloir “terrasser le dragon de l’incertitude”, comme le disait le sociologue Yehouda Shenhav. Cela n’est pas propre au monde de l’entreprise, puisqu’il existe en chacun de nous une angoisse de l’altérité. Nous nous assemblons avec ceux qui nous ressemblent, nous nous enfermons au sein de bulles d’homogénéité. De la même manière, les organisations s’attachent à ce que leurs membres partagent les mêmes valeurs, la même culture, les mêmes comportements. Cette tendance à l’alignement pose problème dès lors que l’incertitude provient de l’extérieur et que les entreprises se montrent incapables de l’accueillir, n’ayant pas su y faire face à l’intérieur…
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