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« Changer le monde: chacun d'entre nous a cette responsabilité » - Interview de la philosophe Gabrielle Halpern dans le journal La Semaine

Photo du rédacteur: gabriellehalperngabriellehalpern


La philosophe Gabrielle Halpern a accordé une interview à La Semaine pour présenter son nouvel ouvrage "Créer des ponts entre les mondes - Une philosophe sur le terrain" (Fayard).


"Cela fait près de 15 ans que mes travaux de recherche en philosophie portent sur la notion de l'hybridation, dont j'ai forgé le concept, même si cette question m'accompagne depuis que je suis née. L’hybridation, c’est l’idée de créer des ponts entre des mondes a priori éloignés, que ce soit entre générations, métiers ou territoires. En les réunissant, on peut faire émerger de nouveaux mondes : de nouveaux métiers, de nouveaux lieux, de nouveaux imaginaires. Ce n’est pas seulement un concept, c’est un projet de société qui m’est venu en réaction aux discours qui soulignent sans cesse les divisions au sein de notre société. Je pense qu’il est plus constructif de réfléchir aux moyens de dépasser ces divisions en favorisant des rencontres et des échanges entre ces « mondes » séparés", Gabrielle Halpern

"Dans mon tout nouveau livre, publié chez Fayard: "Créer des ponts entre les mondes - Une philosophe sur le terrain", je raconte mon parcours initiatique, au coeur du monde académique, du monde religieux, du monde politique et du monde économique. Au cours de ce périple, ce qui m’a le plus frappée, c’est l’ampleur des préjugés que chacun entretient à l’égard de l’autre. Ces préjugés mènent parfois au mépris et sont alimentés par une méconnaissance effroyable de la réalité des autres. On connaît peu la réalité des agriculteurs, des aides-soignants ou des petits élus locaux, par exemple. Cette méconnaissance crée des frontières mentales et des obstacles réels à la réconciliation entre ces mondes", Gabrielle Halpern

" Mon livre est aussi le récit de mon Tour de France des dernières années à l’occasion duquel j’ai vu un nombre incroyable de signaux faibles d’hybridation dans de nombreux domaines témoignant de ce que l’hybridation pourrait peut-être devenir une grande tendance du monde qui vient. « Pour qui sait les voir, les plus petites choses sont souvent les plus grandes », écrivait Victor Hugo dans son célèbre Choses vues. Dans mes périples à travers la France, j’ai vu le service psychiatrique d’un hôpital et un musée d’art contemporain collaborer autour de séances d’art thérapeutique, un club de football et un service de soutien scolaire joindre leurs efforts pour accompagner des jeunes de milieux défavorisés, des entreprises ouvrir leurs portes le soir et le week-end à des sans-abri, des chanteurs d’opéra murmurer à l’oreille de nouveau-nés prématurés, un artiste plasticien s’associer avec des chercheurs et des ingénieurs pour créer un point de dentelle particulier qui, placé autour du corail comme tuteur lui permet de se régénérer, des personnes en situation de handicap former à l’apiculture un public non handicapé et réparer leur voiture, des femmes de ménage devenir également médiatrices culturelles dans des maisons de retraite. J’ai aussi vu des gares se transformer en relais médicaux ; des centres commerciaux, en ateliers de lecture et d’écriture pour enfants. J’ai aussi repéré des bâtiments administratifs qui accueillent des incubateurs de start-ups et inversement ; des hôtels qui hébergent des potagers ouvriers partagés sur leur toit ; des médiathèques inventer une monnaie nouvelle pour provoquer des dons et contre-dons de savoir-faire entre les usagers. Au lieu de faire des dictées ou des rédactions absurdes, pourquoi les élèves n’écrivent-ils pas des lettres aux personnes âgées qui résident dans la maison de retraite la plus proche de l’école ? J’ai fait la connaissance de milliers et de milliers de Français qui mettent en œuvre chaque jour des initiatives d’hybridation et qui ont foi dans cette idée. Cela commence par là, le fameux « vivre ensemble » dont on entend tant parler : des lieux, des temps partagés", Gabrielle Halpern

"L’écho que mon travail a dans tous les mondes – agricole, médical, scolaire, entrepreneurial, politique ou encore social -, et ses traductions tangibles en lieux, en projets, en initiatives concrètes d’hybridation montre que nous ne sommes pas acculés à l’impuissance. Changer le monde ou du moins, le réparer ne repose pas sur les épaules de quelques-uns : chacun d’entre nous a cette responsabilité !", Gabrielle Halpern


Pour lire l'interview en intégralité: https://www.lasemaine.fr







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Gabrielle Halpern

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