La philosophe Gabrielle Halpern a tenu une conférence sur l'île de la Réunion, sous forme de masterclass, ouverte aux étudiants de l'école Créalise, à des chefs d'entreprise locaux et au grand public.
A l'invitation de l'école Crealise, qui a ouvert ses portes en 2018 et qui est à la fois un établissement privé d'enseignement supérieur, un centre de formation d'apprentis (CFA) et de professionnels qui forment aux nouvelles technologies et aux métiers du digital, la philosophe Gabrielle Halpern a présenté son concept d'hybridation devant un parterre de 500 personnes réunies pour l'occasion. Elle en a expliqué les implications sociétales, économiques, territoriales, entrepreneuriales ou encore professionnelles.
A la suite de cette masterclass, elle a animé un atelier de brainstorming géant réunissant des étudiants et des chefs d'entreprise.
Cette masterclass a été rendue possible grâce à plusieurs partenaires :
"Notre société crève des silos qui nous divisent, des étiquettes que nous passons nos vies à coller sur les uns et les autres, des cases où nous enfermons les autres et où nous nous enfermons. Nous avons passé des siècles à voir le monde d'une manière morcelée, cela a influé sur nos métiers, notre organisation du travail, nos industries, sur le développement de nos sciences, de nos formations, de nos politiques publiques, sur l’organisation de nos filières ou encore sur nos territoires. N'est-il pas temps de créer des ponts entre les mondes? Et si l’hybridation était la grande tendance du monde qui vient? L’hybridation, c’est le mariage improbable! C’est le fait de mettre ensemble des choses, des secteurs, des activités, des métiers, des destinations, des personnes, des usages, des compétences, des matériaux, des territoires, des imaginaires, des générations, qui, a priori n’avaient pas grand-chose à voir ou à faire ensemble, voire qui pouvaient sembler contradictoires, et qui, ensemble, vont donner lieu à de nouveaux usages, de nouveaux lieux, de nouveaux métiers, de nouveaux modèles, de nouveaux territoires… De nouveaux mondes, en somme!", Gabrielle Halpern
« Pour moi, être philosophe, c’est passer autant de temps à lire et à méditer Aristote, Montaigne et Kant, qu’à écouter un agriculteur, un artisan et une aide-soignante ou à visiter et observer une maison de retraite, une ville ou une entreprise pour se demander comment penser ces métiers, ces lieux, ces problématiques réels et les aider éventuellement à se transformer. Le monde confortable des idées ne m’intéresse pas s’il ne se lie pas avec la réalité. Si l’on veut penser le monde avec justesse, il faut aller dans le monde ! », Gabrielle Halpern
« Beaucoup de gens autour de nous sont pessimistes, sans compter qu'il est à la mode en ce moment de critiquer la jeunesse, en l'accusant d'être individualiste, paresseuse et désengagée. Je pense au contraire que nous vivons une époque particulièrement intéressante où il nous faut tout réinventer. Et nous avons besoin des jeunes, qui ont un rôle immense à jouer ! Et, de la même manière que les Grecs anciens avaient une déesse de la jeunesse, Hébé, à laquelle ils rendaient un culte à Athènes, il faut que notre société réapprenne à rendre hommage à la jeunesse ! , Gabrielle Halpern
"La capacité d’une entreprise, d’une association, d’une administration publique, d’une école, d’une maison de retraite, d’un restaurant, d’un théâtre, d’un hôpital ou encore d’une collectivité territoriale à se concevoir comme un écosystème responsable de la création et de la culture d’un véritable maillage territorial, culturel, social, professionnel, éducatif, sectoriel, intergénérationnel va devenir cruciale dans les années qui viennent. Demain, ce qui fera la force d’une entreprise sera sa capacité à entraîner avec elle toute sa chaîne de valeur : fournisseurs, sous-traitants, clients, territoires, partenaires publics, investisseurs, écoles et même concurrents ! Tant que chaque acteur restera enfermé dans sa case, il n’y aura pas de réparation du monde. Tant que chaque acteur de la Cité n’assumera pas sa responsabilité partenariale, il n’y aura pas de contrat social. Demain, on évaluera une entreprise, une association, une école, un hôtel, une usine ou encore un restaurant par rapport à sa capacité à jouer un rôle de point de repère pour son territoire, à créer des ponts entre les mondes, à cultiver des maillages et des écosystèmes ; autrement dit, par rapport à sa capacité à « hybrider »[1] et à « s’hybrider »", Gabrielle Halpern
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